Ca y est le jour J est arrivé, en ce vendredi 10 octobre, direction la base nature de Fréjus pour prendre le départ du Roc Marathon 2014. Au programme 83 km à travers le massif de l’Estérel, un peu plus de 2242 m de D+ et beaucoup de monde attendu, 2300 participants répartis en 4 vagues.
Les meilleurs coureurs nationaux et mondiaux sont présents. Maxime Marotte, Stéphane Tempier, Thomas Dietsch sacré champion de France de XC marathon le week-end dernier à Ornans, Jaroslav Kulhavy champion du monde de XC marathon et champion Olympique en 2012 sur un 29 pouces. Egalement présent le suisse Christopher Sauzer.
Mon objectif n’est pas de chatouiller ces formules 1 mais juste de faire mieux que l’année dernière ou plusieurs pépins mécaniques et une forme moyenne m’ont laissé des regrets. C’est pour cela que j’ai décidé de revenir cette année. Je pars en deuxième vague, devant les 700 furieux de la première vague sont déjà en place et prêts à en découdre.
En arrivant à 7h30 pour un départ à 8h15 j’arrive à me retrouver en 2ème ligne de cette deuxième vague. Les speakers font monter la pression, la musique sortant des haut-parleurs vous donne des frissons, ça y est la corne de brume retentit , c’est parti à fond les ballons, comme d’hab, entre 40 et 50km/h sur la partie herbeuse jusque sous le petit pont de bois.
Depuis 2 ans ça ne bouchonne plus au départ, très gros travail des organisateurs qui ont même installé des ponts flottants pour drainer cette foule prête à en découdre. Même lorsque nous arrivons sur la piste cyclable où d’habitude ça bouchonne, la tout passe nickel et ça relance à fond, on n’a pas l’impression qu’on part pour 83km. Ca y est la première bosse arrive, on passe au milieu d’un camping, certains spectateurs sont encore en train de prendre leur petit dej en terrasse pendant que nous on le digère. Cette montée est assez longue et en plusieurs paliers, on a de la place pour doubler ou se faire doubler.
Et nous rattrapons déjà des concurrents de la première vague partis 15 minutes avant nous tout juste après 10km de course et sans difficulté majeure, tant mieux c’est bon pour le moral. On attaque la descente du Fournel, assez caillouteuse et pentue mais pour nous qui roulons souvent sur ce genre de terrain elle se passe comme une lettre à la poste.
S’enchaîne la seconde montée, toujours sur piste, impressionnant de voir au loin cette ribambelle de bikers les uns derrière les autres attaquer cette bosse, les monos plateaux font de l’usinage tout à gauche, les souffles sont courts, on tombe des gouttes comme le poing alors que le ciel est nuageux.
Ca y est on est en haut, pas le temps de bailler aux corneilles, ça relance fort car derrière arrive une autre jolie descente et c’est là le premier bouchon, ça fait un peu râler parce que la descente est belle mais bon c’est le Roc ! Allez on continu, les jambes sont là, pour l’instant tout baigne, un arrêt express au 3ème ravito pour refaire le plein du camel, un quartier d’orange et ça repart, mieux qu’un mars 😉 On arrive sur autre partie technique avec de belles marches, des p’tits gars du Nord me disent ça passe pas, et ben si c’est passé, très sport ils t’encouragent, bon esprit.
Sur cette zone chaque année nous avons aussi droit au supporter accompagné de sa fidèle cloche de vache, énorme tout comme le bruit qu’elle fait, on n’entend plus les cliquetis de nos dérailleurs ! C’est ça aussi le Roc, malgré le monde, les bouchons, il y a une ambiance vraiment particulière et agréable qui permet de conclure la saison d’une manière sympathique. Les kilomètres défilent, on rattrape pas mal de monde ça fait du bien au moral mais les jambes commencent à piquer au kilomètre 60 un peu avant le mythique col du Bougnon. Un petit passage à vide qui ne tombe pas au bon moment mais c’est comme ça, en marathon on a l’habitude de gérer ce genre de situations en espérant que celles-ci soient les plus courtes possible.
Ca y est, j’arrive au pied du Bougnon, ce n’est pas la partie la plus technique du circuit par contre c’est là qu’il y a un maximum de spectateurs pour vous encourager et encore nous ne sommes que le vendredi, le dimanche c’est de la folie pure, digne d’un col du tour de France ou il y a juste la place pour le passage d’un coureur. Merci à Sandrine et Doody notre boule de nerf à 4 pattes qui ont fait le déplacement sur ce passage mythique, ça fait du bien au moral !
Passée cette montée courte mais qui fait mal aux jambes, on a de nouveau une piste pour relancer la machine et arriver sur un des plus jolis passages du circuit avec de magnifiques singles à travers la pinède avec vue sur la mer qu’on ne regarde pas trop sinon c’est direct un contact avec le sol caillouteux du coin.
A partir de maintenant ce n’est que du bonheur, pas de grosses montées par contre de belles descentes rapides, techniques et parfois piégeuses qui demandent un maximum d’attention pour ne pas aller à la faute.
Plus on avance et plus on se rapproche du niveau de la mer, pour le moral c’est bon, encore une montée sur des plaques en béton qui fait des dégâts mais derrière encore de la belle descente, les jambes tournent à nouveau, on arrive sur le passage mythique de la plage qui se passe tout sur le vélo.
On passe au ras des bars de plage, le demi fait envie mais il reste encore le passage du single des douaniers, le bruit des vagues, les embruns, ça sent bon l’arrivée tout ça !
On repasse à nouveau sur la plage, un pont en ferraille construit pour l’occasion nous permet de regagner la piste cyclable qui nous ramène jusqu’à l’arrivée.
A partir de là il reste 5km environ, je réussi à rattraper un groupe de 2 vététistes dont un suisse qui mène un train d’enfer et nous amène dans un fauteuil jusqu’aux derniers singles à travers les roseaux, les crampounettes se réveillent, pas grave on appuie, on finit en sprint et sous le soleil. Ca y est la boucle est bouclée, on peut savourer le ravito, profiter des sièges mis à disposition par la boisson Powerade et savourer cette dernière course de la saison.
Au final une 332 ème place au scratch et 111 master en 5h31. Content du résultat qui s’améliore de plus de 40 minutes par rapport à 2013. Après avoir récupéré, direction le Roc Service Center où on vous lave votre VTT, puis sur l’aire située juste à côté on vous le sèche et on vous le lubrifie, tout ça gratuitement, c’est la marque Canyon qui sponsorise, cool…Le VTT est prêt pour la saison 2015!
Pour ceux qui n’ont jamais vécu cette épreuve, c’est au moins à faire une fois dans sa vie. C’est sur il y a du monde, mais en venant quelques jours avant, les circuits étant fléchés on peut les faire sans la pression du chrono et savourer ces jolis paysages et vraiment se faire plaisir et conclure la saison sous le soleil!
Christophe.B
Merci Christophe, malgre la foule, tes commentaires donnent envie de le faire. Peut-être l’année prochaine?