C’est à Montricoux que nous avons décidé de nous rejoindre afin de préparer le raid Cap Nore dans 3 semaines. Au programme un peu plus de 90km que nous avions fait au mois d’août l’année dernière avec notre guide et ouvreur de chemins du Tarn et Garonne, Le Renard…Nous sommes 3 à prendre le départ, Charles de Raid Nature 46 qui nous fait découvrir de superbes chemins à base de singles soupoudrés de cailloux dès le mois de janvier sur le massif de La Clape qu’il connait par coeur! Il y a également Nicolas Joulié de Muret avec qui nous faisons les cyclo-cross durant la période hivernale et qui se régale l’été sur les raids longues distances comme sur les XC de format Olympique. Le troisième lascar c’est moi, je reprends l’entraînement plus sérieusement après avoir fait impasse sur le début de saison pour préparer notre course VTT La Noble’Race. Le temps au départ est couvert, idéal pour rouler, on démarre tranquille par quelques singles roulant jusqu’à Bruniquel et là, première surprise, le petit pont de pierre que nous avions l’habitude de prendre n’est plus, pas de soucis, à défaut de mouiller le maillot, c’est un bain de pied rafraîchissant qui nous attend. Une petite portion de route et les choses sérieuses commencent, une longue montée dans les cailloux fuyants nous attend, je laisse passer Charles et Nico beaucoup plus en forme, de toute manière, étant le guide de la sortie, ils seront obligés de m’attendre 🙂
On enchaîne les singles, le terrain devient plus roulant, nous voici dans la forêt de Fontbonne, Nico se régale dans les petits virages relevés. On continu tout s’enchaîne bien jusqu’à ce qu’on perde la trace au bout d’un champ, impossible de rattraper le chemin, alors on se met à vendanger comme on dit dans le jargon cycliste, on passe à travers les ronces avec en lignes de mire cette fameuse trace. Nous approchons du but quand soudain un bruit étrange vient troubler notre progression.
La tige de selle de notre ami Charles s’est brisée, heureusement il était presque à l’arrêt, donc pas de bobo mais petit soucis, une partie du tube est resté coincé dans le cadre et la partie qui dépasse n’incite guère à s’asseoir, on dirait des dents de scie.
Bref, en faisant attention on continu notre progression, nous retrouvons la trace, et c’est sur un paysage lunaire que nous faisons une courte pause. Tout en admirant le paysage nous réfléchissons comment dépanner notre ami Charlie. Pas 36 solutions, il faut trouver une pince pour arriver à extraire cette partie du tube coincée.
Facile à dire, en général ce genre de mésaventure arrive en pleine pampa, la chance nous sourit tout de même lorsque nous arrivons devant un magnifique domaine, nous osons à peine rentrer tellement c’est beau.
Après avoir sonné, une sympathique personne à l’accent « So British » nous ouvre et direction la remise ou il y a tout l’outillage nécessaire pour enfin extraire le reste du tube. Merci à cette personne d’un gentillesse extrême qui était même prête à nous amener sur Gaillac pour trouver un marchand de vélo. Charles va pouvoir de nouveau s’asseoir, mais comment dire… le tube étant raccourci, on dirait qu’il est sur un BMX et il reste encore une bonne soixantaine de km.
Il décide alors de rentrer par la route, nous continuons avec Nico en ayant une pensée pour notre collègue qui va faire chauffer les cuisses. Nous arrivons au petit village de Milhars ou nous faisons le plein d’eau et une pause casse-croûte assez brève car nous avons perdu un peu de temps suite à notre recherche de chemin et l’épisode de la tige de selle.
A cela vient s’ajouter une nouvelle contrainte, je dois prendre un train en fin de journée. Donc nous repartons sur un long single en montée, en sous bois, ce qui nous arrange car notre ami le soleil chauffe à plein tube! On se régale, Nico est en forme, de mon côté les jambes retrouvent un bon rythme de croisière, on arrive sur une vallée ou la vue est magnifique!
Pas trop le temps de regarder le paysage, nous arrivons en bas de Sainte Sabine ou nous attend une bonne montée qui nous amène sur les hauteurs de Saint Antonin, un arrêt bref à un petit cimetière pour faire le plein des camels et nous attaquons la descente sur Saint Antonin à fond les ballons. Arrivés en bas, à regret, nous décidons de rejoindre Montricoux par la route, nous avons 78km de VTT au compteur. Nous rentrons donc par la D115, cela nous fait le décrassage mais c’est sur que c’est moins marrant, on aurait préféré manger du cailloux plutôt que du bitume. Un grand merci à Nicolas avec ces longs relais sur la route qui m’a bien aidé à arriver en temps et en heure pour que je puisse prendre mon train pour Pau 😉
Au final 99.7 km au compteur en 5h37, malgré les aléas on s’est régalé. Notre ami Charles a réussi à rentrer, par chance, un collègue à lui qui faisait un raid multisports sur St Antonin a croisé sa route et a pu le ramener et lui a permis d’éviter la longue portion de route que nous avons faites avec Nico.
Sortie à refaire, idéale pour préparer de gros raids, il y a possibilité de faire plus court et tout aussi sympa, sachant que lorsqu’on part de Montricoux il y a pas mal de parties ombragées ce qui est pratique en cas de grosses chaleurs 🙂
Christophe B